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Catégorie : Articles et recherches
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Pau en Occitanie ?
On a affirmé récemment que « toutes les cartographies, même les plus anciennes, incluent Pau dans l’Occitanie ». C’est d’autant moins vraisemblable que l’emploi du mot français « Occitanie » pour désigner l’ensemble des pays d’oc ne parait pas antérieur à la seconde moitié du siècle dernier. Par exemple, le Petit Larousse illustré de 1952 que j’ai sur une tablette ignore encore totalement Occitanie aussi bien que occitan. (..)
Cliquer ci-dessous pour l’article intégral.
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Témoignages de Scaliger
Recueil de réflexions de Jules Scaliger (1540-1609) par Jean Lafitte et Guilhem Pépin.
Où il est question de « lingua vasconica » (langue gasconne)..
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Qu’èm lous Cabilës de France ou la palhe e lou piterau
Par Jean Lafitte.
Écrit à l’origine en graphie classique de l’I.E.O., ce billet fut adressé à Roger Lapassade qui le publia dans Per noste-Païs gascons n° 113 de Mars-Abriu 1986, p. 4.
Je l’ai transcrit ici en graphie moderne DiGaM telle que définie dans ma thèse de doctorat soutenue en octobre 2005.Lou Yournau ouficiau de la Republique francése dou 3 de yenè que-ns avise de l’edicioûn per la Documentation française d’ûn libë de Jean Morizot de 286 payes, dab ue carte, titoulat
Les Kabyles : propos d’un témoine publicat pou Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes.
L’autou, ce ditz l’avis, que-ns trasmét las soûes refleccioûns sus las poupulacioûns cabilës de qui-ns hè sasi lous particularismës e l’especificitat culturau. E l’editou ouficiau que-s demande : « E saura l’Algerie, xens arrenega-s l’arabisacioûn, recounéxë-s las arraditz ? Dens ue republique algeriane encoère joéne, e saura la soucietat cabilë mantiéne-s la couesioûn, l’especificitat, las tradicioûns ? ».
Que-ns poudém arregaudi que lous Cabilës ayen troubat sus aquéste arribe de la Medi-terranèe la coumprenénce e la soullicitude d’ûn poplë yenerous e intelliyén. Lhèu que-n sera ayudat dens la soûe lute ta-s goarda l’identitat culturau.
Toutûn, aco que m’a brembat ûn hèyt countat dens un liberòt counsacrat a un devis d’Hervé Lucberélh, lou 5 d’aoust de 1981, au parat dous Vaus entertiêns d’Aspe : D’Aspe en Algérie – Le Général Jacques Camou, enfant de Sarrance.
Au temps de la counquiste de l’Algerie, decap a 1850, lou manescau Bousquét (vadut e mourt au Moun, 1810-1861) e lou yenerau Camou (vadut a Sarrance e mourt a Paris, 1792-1868) qu’avoun lou parat de servi e coumbatë amasse. Alavétz, que devisaven enter si càsi esclusivemén en la noustë loéngue, au pun que Bousquét e hidave a la soûe may : « Aco qu’estoune hère de moundë, sustout lous natius qui sabën ûn drin de francés. Lavétz, qu’ous esplicam que dab Camou, qu’èm lous Cabilës de France e que parlam la noustë loéngue coum lous Cabilës d’aci e parlen la lou, hère diferénte de la loéngue arabë ! ».
Nousauts, lous Cabilës de France, e trouberam tabé a Paris ûn defensou de la noustë culture e de la noustë loéngue ? Ou e-ns calera ana dinc a Algè ta-n trouba ûn ? -
Les Béarnais, Kabyles de France
Une citation intéressante du Maréchal Bosquet (brillant militaire gascon Mt de Marsan 1810-Pau 1861) rapportée par Vastin Lespy dans l’ouvrage paru en 1880 sur le Général Camou par La Société des Bibliophiles du Béarn:On lit dans les Lettres du maréchal Bosquet à sa mère, t.III, p. 319: –« Camou et moi, nous parlons béarnais presque exclusivement, et cela intrigue beaucoup de gens, les indigènes surtout qui savent un peu de français. Alors, on leur explique que Camou et moi nous sommes des Kabyles de France et que nous parlons notre langue comme les Kabyles ici parlent la leur, fort différente de la langue arabe. »note:Commandant successivement les subdivisions de Mostaganem et Sétif, Bosquet participe en 1851 à l’expédition de la petite Kabylie où il est blessé à l’épaule. A cette époque, il est l’un des plus brillants généraux d’Afrique et s’il n’a pas la réputation de Saint-Arnaud, il a su se faire apprécier par Bugeaud et La Moricière et a été cité six fois à l’ordre de l’armée. Pour ces raisons il est contacté par Fleury mais ne répond pas à ses avances faites dans la période précédent le coup d’Etat du 2 décembre. A la nouvelle de ce dernier, il demande sa disponibilité mais finit par accepter de rester à son poste, à la demande de Randon, alors gouverneur général de l’Algérie.Autorisé à rentrer en France en 1853, il rend visite à sa mère puis s’installe au 19 quai Voltaire à Paris où il rencontre Napoléon III. Il est séduit par la personnalité de l’Empereur et conquis par son accueil.Il retourne en Algérie, participe à une nouvelle expédition en petite Kabylie et est nommé général de division le 10 août 1853. -
Pau : signalisation urbaine en « occitan ».
Par Jean Lafitte, docteur en sciences du langage
La « Letra d’informacion du 7 d’Abriu de 2010 » (sic !) de l’Ostau bearnés crie sa grande joie parce que la municipalité a commencé à apposer en ville des panneaux de signalisation en une langue non française à désignation flottante. Le communiqué débute ainsi, dans la langue de l’Ostau :
« E’us avetz vists ? […] Que volem parlar deus panèus direccionaus bilingues […] en beròi gascon ! Lo còr de vila e los quate punts cardinaus escriuts en òc en devath deu francés. »
Ce que ce même Ostau traduit ainsi en français :
« Vous les avez vus ? […] Des panneaux direction¬nels bilingues […] sont désormais affublés de leur traduction en lenga nosta. Le cœur de la ville et les quatre points cardinaux écrits en òc, juste en-dessous du français. »
Il est symptomatique que dans l’ancienne capitale du Béarn, le nom de « béarnais » n’est même pas mentionné et que « beròi gascon » (joli gascon) n’est même pas traduit en français et remplacé par « lenga nosta » (en italique). Qui plus est, le traducteur (saboteur ?) a inséré « sont désormais affublés de leur traduction », qui manque dans le texte en non-français. Félicitons-le pour son bon sens !
Pour les gens de l’Ostau, c’est du définitif : « Et aujourd’hui, il est trop tard pour faire machine arrière. Ce qui est fait est fait, et ce n’est plus à faire. ». Mais ils ajoutent bien vite : « Pourtant, il ne faut pas se voiler la face : ces panneaux à peine dévoilés, ils susciteront un vent de contestation (cela a déjà commencé, il suffit d’ouvrir un journal ou de surfer un peu sur internet pour s’en convaincre) pour le choix de la graphie, le coût, pour des raisons de sécurité routière ou de souveraineté de la langue française en notre république… »
Quand j’étais en activité et qu’il était de bon ton de poser des questions à l’issue d’une conférence, un petit malin en avait deux qui étaient presque toujours pertinentes :
« À quoi ça sert ? Combien çà coute ? ».
La seconde est déjà évoquée par l’Ostau, et en des temps de “vaches maigres”, je suppose que plus d’un Palois va la poser et tenir compte de la réponse dans ses prochains votes.
Quant à la première, ayant “à mon compteur” 22 ans d’enseignement bénévole de la langue gasconne et béarnaise, j’ose répondre : « à rien pour la socialisation de la langue du pays, à pas grand chose pour l’avènement d’une « Occitanie » qui n’a jamais existé et dont seuls quelques rêveurs, parfois sectaires, attendent des « lendemains qui chantent » : on aura marqué le terrain, mais en vain.
« A rien », je le dis avec la caution de deux “intellectuels” qui n’ont jamais caché leur adhésion à une certaine vision occitaniste du Midi. Le premier à s’être manifesté est Jean-Pierre Cavaillé, chercheur à l’École des Haute Etudes en Sciences Sociales, dans un article de son blog sur la vanité des annonces faites en « occitan » dans le métro de Toulouse; le second est René Merle, professeur agrégé d’histoire, docteur ès lettres, aujourd’hui retraité. Dans un article « Langue occitane : reconnaissance formelle et dégâts collatéraux », il exprime d’abord son adhésions aux critiques du premier ; puis il donne son propre avis sur le triplage du nom de sa ville La Seyne-sur-mer sur les panneaux d’entrée d’agglomération, par addition de « La Sanha de mar – La Sagno de mar », respectivement en graphie occitane et en graphie mistralienne :
« Je ressens toujours une bouffée de contentement en découvrant ces plaques. Mais quid de ceux, et ils sont l’immense majorité, qui non seulement ne parlent pas occitan, mais n’ont jamais eu accès à un apprentissage d’au moins une des graphies de cette langue ? »
Et d’évoquer le massacre phonétique résultant de la lecture de ces graphies, qui ne révèlent pas la place de l’accent tonique, pourtant essentielle. Et je cite encore :
« Paradoxe d’une entreprise de bonne volonté qui aboutit à la négation de l’occitan, dont la réalité lexicale et articulatoire ne subsiste plus, paradoxalement, que dans le nom français…
« Devant les plaques des noms de rues, tout se joue dans le face à face solitaire du promeneur, ou de l’automobiliste, avec ce qu’il lit.
« Mais qu’en est-il des signes de reconnaissance formelle “tombant”, littéralement, sur une collectivité qui a priori n’était pas demandeuse ?
« L’article de J.P. Cavaillé, me semble-t-il, dit tout ce que l’on peut penser de cette “descente” d’un occitan virtuel et sans âme, (sinon celle de la triste connerie standard de notre société du paraître), sur la foule d’usagers solitaires du métro. »
En Béarn, on m’a dit que lorsqu’un de ses amis avait demandé à M. Bayrou, alors président du Conseil général, de doubler les panneaux d’agglomération par le nom ancien (sous-entendu, écrit à la mode occitane), il lui aurait répondu : « Mais la quasi totalité des noms de communes béarnaises ont en “français” leur nom béarnais de toujours. » Et il avait raison, car ce sont les Béarnais instruits qui les ont choisis jadis, l’administration a suivi. M. Merle fait le même constat : « la réalité lexicale et articulatoire ne subsiste plus, paradoxalement, que dans le nom français ».
Concrètement, dans les panneaux photographiés par l’Ostau bearnés :
Mis à part l’accent grave, « Còr istoric » correspond à l’écriture et donc à la prononciation des environs de 1325, constatée dans les Récits d’Histoire sainte en béarnais ; mais en 1583, Arnaud de Salette écrivait « coò » car le -r final était devenu muet, et au XVIIIe s., de Mesplès faisait rimer « au co » avec « aco » dans sa célèbre chanson « Dus Pastous a l’oumpréte » ; écrire « au còr » et « aquò » à la mode occitane est proprement ridicule et massacre la langue !
En revanche, le « Lartigue » prétendument français qui, Dieu merci !, n’est pas sous-titré en « Lartiga », est exactement conforme à ce qu’on peut lire dans les archives du Béarn indépendant d’il y a plus de six cents ans. Par exemple, dans un acte reçu par Bernard de Luntz, notaire vicomtal de Gaston Fébus, sont cités P. de Lartigue et Arnaut de Lartigue, représentants de la ville de St-Loubouer, du diocèse d’Aire (P. Tucoo-Chala et J. Staes, Notaire de Prince, p. 84, acte n° 78 dressé à Pau le 15 octobre 1373). Ou encore, dans le Recensement de 1385 ordonné par Fébus, édité par Paul Raymond, 1873 : p. 19 Johan d’Artigue-Bielhe à Puyoo ; p. 120, Berdolet de Lartigue et Guilhem Artigue à Baleix, etc.
Quand l’article 75-1 de la Constitution reconnait les langues régionales comme patrimoine de la France, ce ne peut être que les langues transmises de génération en génération, comme tout patrimoine, avec notamment leur nom et leur façon de s’écrire. Une collectivité publique ne peut donc soutenir légalement d’autres noms et d’autres modes d’écriture, et il y a des tribunaux administratifs pour en juger.
Aux Palois de réagir et de ne pas laisser des ignorants de l’histoire faire croire aux élus qu’ils servent la langue ancestrale en dépensant ainsi leurs deniers.

Jean Lafitte -
Sur les ligures.. (par Alexis Arette)
Dans son article sur les Ligures, (Le CEP, N° 26), Monsieur Taffanel cite l’opinion de M. R.M. Grattefossé, qui certes, possède un nom prédestiné pour un archéologue, mais qui, en soutenant que « la mémoire des peuples est sans limite ! », contredit son propre effort pour tenter de sauver de l’oubli ce qui doit l’être.
Et que viendrait faire la « Révélation » si notre mémoire était restée fidèle ?
En faisant de Mnémosyne la Mère des Muses, les Grecs avaient établi que la Mémoire engendre toute connaissance. Mais justement, si les hommes sont tellement ignorants de leur passé, c’est bien que la mémoire leur fait défaut ! Et toutes les discussions, les controverses et les conflits, dans les divers domaines de la recherche, viennent de ce que nous ne savons plus ! Et que ce soit en grattant de vieux tessons gravés, ou en sondant le secret des atomes, nous essayons de retrouver ce que nous avons oublié, tellement heureux de découvrir des semblants de cohérence, que nous prenons nos hypothèses pour des certitudes ! Tout le scientisme est né de cela. Et la plus ridicule de ces prétentions, n’est-elle pas aujourd’hui de vouloir situer ici ou là, l’origine de l’espèce humaine, alors qu’au temps de la création, ni le « ici » ni le « là », ne ressemblaient à ce qu’ils sont aujourd’hui ! Il faut ajouter que ces théories qui se contredisent, n’ont absolument aucun intérêt. Mais par contre, découvrir comment nous en sommes arrivés à n’être que ce que nous sommes, savoir quelles étapes ont jalonné notre déchéance, et aussi l’espérance de nous reconquérir, voila qui donne son sens à notre existence, et tend à nous accomplir.
Fidèle à l’Esprit du CES concernant l’in-errance de l’Ancien Testament,
Monsieur Taffanel situe les Ligures, (Premier peuple, selon l’historien Julliant, à avoir défriché nos terres occidentales, )dans la tradition des peuples Japhétiques. Il se base sur la similitude du nom d’Elysha, petit-fils de Japhet, avec celui des Ligures Elisyces , dont la présence est attestée en Provence, à l ‘époque proto-historique La thèse est fragile mais plausible, encore qu ‘Elysha soit un nom Phénicien. Ce qui l ‘est moins c’est de constater que les « Elisyces », ne sont qu’un tribu Ligure, puisqu’en même temps les Ligures « Dragani » (carte de Schulten.) occupent les rives Atlantiques d’Aquitaine et d’Espagne, d’ou ils gagneront le Portugal, repoussés par les Celtes et les Romains.
Ainsi, puisqu’il est d’autres Ligures que les Elisyces, ceux qui fonderont la « Ligurie » Italienne, les Ligures Baébiani, les Ligures Cornéliani, et probablement les Venètes, que nous trouverons à la fois en Italie et en Bretagne, et les Lusici (dont les Sorabes prendront abusivement le nom), l’hypothèse des Ligures fils d’Elysha perd de sa valeur sur le plan générique. Par contre des Ligures qui se seraient mélangés à des « Elisyces », constitueraient une hypothèse acceptable.
Remarquons que nos Ligures sont nommées diversement, soit « Lygiens » , « Lusces », «Luti » , « Lui » etc . Mais il ne fait aucun doute qu’ils tirent leur nom du dieu de lumière, « Lug » , et de sa parèdre, « Luze », ou Lusine », qui donnera, d’une part, la « Lucia » Latine, et, d’autre part, la fameuse « Mélusine » (Mère –Lusine) de la mythologie Française, qui deviendra « serpente » quand le Christianisme « diabolisera » les dieux païens, de même que les petits génies fils de Lug , deviendront les Lutins.
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L’expansion des peuples Ligures semble considérable. La Loire, avec son ancien nom, Ligéria, en porte la marque, ainsi que la Leyre en Aquitaine, et L’Eyre qui deviendra l ‘Irlande.On considère comme Ligures, entre autres, les villes de Laon (Aisne), Laudun, (Gard), et Loudun (Vienne.) Mais jusqu’à l’extrême sud de l’Espagne, la cité de Lygustiné, témoigne de leur présence. Le prestige de Lug sera tel, que les Celtes l’adopteront dans leur panthéon, comme le prouve le Lug-Dunum qui deviendra Lyon, et cet autre qui deviendra St Bertrand de Comminges. Mais les recouvrements ethniques ne laissent subsister que de rares aires ou des particularités linguistiques, et des types physiques rappelleront l’ancien peuplement. Ce sera le cas dans la Ligurie Italienne, dans le Vannetais breton, peuplé de petits bruns, qui tranchent avec les grands celtes roux, en Aquitaine également, ou déjà César remarquait un type physique différent du reste de la Gaule, et enfin au Portugal, dont l’ancien nom, La Lusitanie, ne laisse aucun doute sur le peuplement originel.
Comme le « Dew » Indo-Européén, dont nous ferons Dieu, signifie « le ciel lumineux », ou « Le jour », Il est certain que le dieu Lug, est symbolique de Lumière, et d’ailleurs la racine du terme s’est conservé dans nos langues d’O dans le vocable de l’Astre , soit « Lugra » en Gascon, et « Lugar » en languedocien .Cette racine se retrouvera dans le nom même de la lumière, Lutz, ou Luz, appliqué à des lieux tardivement christianisés, soit, dans les Pyrénées , Luz-St –Sauveur, ou St Jean – de – Luz . Dans cette langue, le ciel étoilé se dit : « La Lugrère », et scintiller se dit « Lugréya ».De même,certaines rivières évoquent le reflet du ciel : Lou Lu, L’uzan, lou Luzouè…
D’ailleurs, dans l’aire des langues dites « Romanes », il est deux modalités qui existent conjointement pour les termes essentiels de « Père et Mère ». Ce sont les termes latins « Pater et Mater », d’ou dérivent Père , Mère, Padré, Madré, et deux autres qui ont été transportés par le Ligure, soit ceux de « Pay, et May », dont on voit clairement la filiation depuis le Scythique « Papaïos » et la « Maya » Indo-Européenne.
A partir de ces deux modalités on peut mesurer en quoi diffère la langue Française des dialectes de langue d’O. C’est que dans ceux-ci les termes Ligures se trouvent en concurrence avec les termes Latins.
Par exemple, il n’existe en Français aucun mot dérivé directement de « Mère ». (Sauf peut-être le mot Méristème, mais c’est fort douteux !) Tous ceux qui ont trait à la fonction sont directement dérivés du latin Mater: Maternel, Maternité, Materné, Matrice,Matrimonial, Matrilinéaire, etc. Mais dans les langues d ‘O , près de 40 termes sont dérivés de l’usuel « May » ! On peut même dire que toute la vie socio-économique fut basée sur la notion de « May ».Cela va de la Matrone : « Mayroulère », à l’enfant : (textuellement : Né de la mère !) « Maynad ».De la maison : « Maysoû », au cheptel petit ou grand « Mayram ». De l’action d’assembler : « A-Mayra »,jusqu à l ‘aîné de la famille : « Mayrouquè ». Par ailleurs, dans les langues d’O, le mois de Mai, consacré à la mère, se prononce « May » comme se prononce le nom de la mère.
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Il est une notation de M. Taffanel qui me paraît fort intéressante en ce qu’elle recoupe mes propres études. Ce serait l’expansion des Ligures dans la Péloponèse : Il se trouve en effet que cent toponymes du Péloponère et de l’Egée, restés à ce jour sans signification, se retrouvent identiques depuis le golfe de Gascogne, jusqu’aux Pyrénées centrales, avec un large incursion dans la Navarre hispanique. C’est –à dire en des lieux que les Celtes n’ont pas recouverts ; Ce sont les fameux noms en « Os » : Abydos, Siros, Budos, Argélos, Garos, etc etc. Des générations de Bascophiles se sont ridiculisés en voulant à tout prix faire entrer ces mots dans la toponymie Euskarienne, alors que l’actuel Pays dit Basque en est absolument dépourvu ! Nous aurions donc, en Gascogne comme dans le Péloponèse et l »Egée, les vestiges d’une langue, pré-hellénique la-bas, et ici ,pré-Romane , qu’il serait intéressant de comparer avec l’Etrusque, et surtout, avec ce qu’il reste de la langue des « divins Pélasges » qui occupaient l’Argolide, avant que n’y vinssent les présumés Ligures de M. Taffanel.
Que l’on me permette une digression
Si l’histoire n’a pas retenu l’invasion du Péloponèse par les Ligures de M. Taffanel, peut-être portaient-ils, à l’époque, un autre nom ? Il se trouve que la légende Grecque mentionne , avant la guerre de Troie, l’invasion de l’Argolide par les Danadéens venant d’Afrique. Voici réduite à l’essentiel, leur généalogie :
De la vierge Io, sous forme d’une génisse, et de Dzeus, nait Epaphos (Traduction Grecque de « Hapis » ou Apis, adoré sous forme de taureau.)
Epaphos épouse Menphis, et engendre Lybie.
De Lybie naissent Egyptos, Danaos, et Bélos.
Ce sont les 50 filles de Danaos qui, passées en Argolide, épouseront les Pélasges du Péloponèse. Longtemps, on confondra les mêmes peuples sous le vocable de « Grecs » ou de « Dananéens »
Il est certain que Egyptos, est le géniteur Eponyme des Egyptiens.
Il peut être soutenu que Belos, sous le nom de Bel, ou de Bal, sera divinisé par d’autres peuples. De sorte que si Monsieur Tiffanel est quelque peu téméraire en assimilant le nom du dolmen de « Balzabé » dans le Languedoc, avec le « Baal-Zébub » des Ougarites, il est tout de même certain que la légende montre le cousinage de « Bel » avec les peuples qui ont pu être nommés Ligures, Elycises ou Dananéens ..Comment en serait-il autrement, puisque, la première victime humaine va se nommer Abel
Voyons les choses de plus près.
Bal, ou Baal, ou Bel, ou El, sont à l’origine le même mot : Dieu. Ce qui en dérive est une adjectivisation soit topique soit fonctionelle : Baalbeck (Plaine de Baal), Bélial,(personnification du mal), Belphégor, (Dieu de Moab). Balaam, (Serviteur de Dieu).Quantité de noms, de Bellérophon, à Zorobabel porteront le phonème qui ne devient péjoratif que dans les cas d’idolâtrie.
Il est possible par ailleurs que le terme ancien « Bel », devenu « beau » en français, et « Bèt » en Langue d’O, restitue la qualité primordiale du Dieu : C’était un Dieu guérisseur , et un Dieu de résurrection, avant qu’il ne devienne le féroce dévoreur d’enfants qui l’apparente à Moloch.
Mais à l’origine, tous les Bel et les Baal, procèdent de l’Ael primitif : Le Dieu unique de la Genèse.
En effet, il suffit d’ouvrir une Bible Hébraïque, pour savoir que nos traductions sont fautives . Il n’est pas question d « Elohim », mais bien d’Aelohim »Pourquoi cette liberté prise par les traducteurs avec le texte ? Mystère ! N’était-il pas pourtant logique que le principe Créateur, commença par la première lettre de l’Alephbeth ? Et la représentation de l’« l’Aleph » ne montre-t-elle pas, à première vue, comme les trois éléments spirés de la Trinité créatrice ?
On sait que les voyelles ont tendance a devenir « interphoniques », c’est à dire que leurs sonorités n’ont pas la même valeur, et finissent suivant les peuples, à être utilisées différemment. Certains locuteurs ont prononcé Aël, Al, et d’autres El, cela donnera, suivant les cas le Elyon des Juifs, et le Allah des Arabes.
Mais pourquoi Bal,pour Al, et pourquoi Bel pour El ?
Il s’agit d’un simple phénomène d’articulation qui va nous conduire loin. L’article désignatif que nous connaissons comme « Le « « Là » « Les », s’exprimait primitivement dans les langues Sémitiques, par le B’. Ainsi : El= Dieu, et B’El = Le Dieu.
Or, parmi les peuples que l’on croyait « Aryens », il en est un qui emploie la même consonne articulaire que les sémites. Ce sont les Grecs Doriens !Ainsi, par exemple, selon le savant Abbé Espagnolle, le mot Grec « Eroïa »
: Jolie, se traduit en Dorien par « B’éroïa », que nous retrouverons identique en Gascogne. (Béroye). De même, la vallée Béarnaise dont le chef-lieu est le village d’Arette, ne se dit pas « Vallée d’Arette », mais, suivant une très antique prononciation, « Vallée de Baretous ».
Les « Doriens », auraient-ils été un peuple que M. Tiffanel nomme « Ligure », et que j’ai rapproché des « Dananéens » venant du Sud ? Et bien, il en existe une stupéfiante preuve Biblique, qui va plus loin que nos hypothèses.
En effet lors de la révolte des Maccabées, un siècle et demi avant Jésus-Christ, le Grand-Prêtre Jonathan écrivit au roi de Sparte(Capitale du Pays Dorien) pour lui proposer alliance , en vertu de documents antiques que le roi des Doriens Aréios, avait envoyé au précédent grand-Prêtre Onias, faisant état de la parenté des deux peuples. Voici le texte :
« Aréïos, Roi des Spartiates, à Onias, Grand-Prêtre, Salut !
Il a été trouvé dans un écrit au sujet des Spartiates et des Juifs, qu’ils sont frères, et qu’ils sont de la race d’Abraham. Maintenant que nous savons cela, vous ferez bien de nous écrire au sujet de votre prospérité : Quand à nous, nous vous écrivons : « Vos troupeaux et vos biens sont à nous, et les nôtres sont à vous. En conséquence, nous ordonnons qu’on vous apporte un message en ce sens.
(Macc. Livre I, XII-20.)
Cela pourrait assez bien expliquer l’introduction des particularités sémitiques, parmi des nations jugées Indo-Européennes. Or, l’histoire classique, fait venir du nord les Doriens, maîtres de Sparte . Mais contrairement à cela, les Doriens avaient présenté leur invasion comme « Le retour des Héraclites » !C’est à dire qu’ils auraient constitué les compagnons d’Hercule, lors de ses 12 travaux, et seraient ensuite retournés chez eux. (N’oublions pas qu’il y eut plusieurs Hercules, dont un Egyptien et un autre Syrien.)
Sans donc même faire appel au « Baalzébub » Ougaritique ou Philistin, il est certain que le phonème divin, Bal, ou Bel, à pénétré anciennement la société Indo-Européenne. L’a-t-elle reçue des Dananéens, ?des Doriens ? des Elisyses ? Une chose est certaine : C’est que le Nom sera porté aussi par les dieux majeurs du Panthéon Celte : Bélus, et Bellissima !
Constatons d’ailleurs sans pouvoir en dire plus, que d’autres noms divins prouvent les rapports entre le Moyen –Orient et l’Occident, depuis la plus haute antiquité. Il peut paraître surprenant par exemple, de trouver partout en Extrême Occident les traces du Panthéon Sumérien avec les divinités féminines dérivées du grand Dieu AN (ou Anu) =le ciel,Nanna, Innana et Anat, avec les Britanniques Anna ,Dana, ou Anis, Une vague d’invasion en Irlande est nommée les « Thuata de Danan », soit les enfants de la déesse Dana. On montre encore dans les Cornouailles, deux collines jumelles nommées : Les tétons de la déesse Danu. Et ce n’est pas par hasard si, se fondant sur une phonétique favorable, le Christianisme a fait de la Bretagne ou était honorée Danu, la terre de St Anne ..De même, primitivement, Notre-Dame du Puy s’est appelée :Notre-Dame d’Anys. Et la tradition veut que lorsque les républicains brûlèrent la statue en 1793, il s’en échappa un parchemin écrit en lettres « Isiaques ». Cela encore nous met sur la piste orientale.
J’ajoute que curieusement, le seul Dieu Germano- Scandinave qui échappera au « Ragnarock », porte encore le phonème divin puisqu’il s’agit de Balder, et que son épouse se nomme Nanna, ce qui est un des noms de la fille-épouse du Dieu Sumérien AN.
Je ne ferais qu’une réserve, sur l’assimilation que fait M. Taffanel, entre Balzabé, et le Dieu des mouches Baal-Zéboul », car il fonde sa thèse sur le fait qu’il existerait, auprès du Balzabé, un ruisseau dit « de mousque d’aso ».(Mouche d’Âne). Or, notre auteur précise, avec raison, que cette mouche n’est autre que le Taon, et il note d’ailleurs la ressemblance, au moins de la plus grosse des variétés, avec la Cigale . Or, les Taons sont très abondants et très virulents au bord de certaines eaux encaissées, ou se concentre la chaleur solaire.
Mais ces taons, qui piquent très cruellement, n’ont certainement rien à voir avec les mouches du Dieu Baal. En effet, n’oublions pas, qu’au moins dans sa dégénérescence ultime, Baal était un dieu féroce exigeant de nombreux sacrifices humains. Et c’est sur les charniers qui en résultaient que tourbillonnaient les essaims de mouches carnassières, attirées par l’odeur du sang, et désireuses de pondre au plus vite sur les cadavres. Les taons n’appartiennent pas du tout à cette catégorie. ****
Je relève une remarque plus intéressante de M. Taffanel :Il relève en effet sur les lieux étudiés, un changement du rituel funéraire. : A partir d’une certaine époque, on n’enterre plus les morts en position foetale, on les brûle. Un pareil changement n’est pas le fruit d’une évolution, mais d’une rencontre : Celle avec un autre peuple, avec qui, si on ne l’extermine pas, on finira par s’accommoder, en échangeant coutumes et rituels.
Or, il est bien connu, qu’outre le conflit légendaire entre les Ligures et les Héraclites dans la plaine de la Crau, le Languedoc subira les invasions Ibères et Celtes. Or les Celtes, comme les Grecs, brûlent leurs morts, et recueillent les cendres dans des urnes. Il est donc tout à fait plausible que les Ligures, à partir d’une certaine époque, empruntent aux Celtes cette coutume, tandis que les Celtes, ajoutaient le dieu Ligure, Lug, au dieux de leur Panthéon..
Au sujet du nom des Ligures, on peut le tenir pour éponyme de leur Dieu, mais on peut également penser aux dieux « Lieurs » Mésopotamiens. On peut le constater, ils sont généralement représentés avec un écheveau de fil entre les mains. C’est ainsi qu’ils lient les destinées de hommes, et l’écheveau des Parques procèdera d’un Symbolisme tout à fait semblable.
Ce symbole est au centre même de la religion, puisque le terme vient du « religaré » Latin. La religion est vraiment ce qui relie l’homme à Dieu. Or, lier, en langue d’O, se dit « Liga ». Ligure, pourrait donc signifier « Ceux qui sont liés », (Sous-entendu : à Dieu.) Ce qui est tout a fait dans l’esprit de peuples antiques qui s’affirmaient tous de haute origine. Ainsi « Aryens » signifiait : fils de la droiture.Et dans la « Bible Cananéénne », il est fait mention de la guerre de Baal contre les « Elim » c’est à dire les fils du dieu El.
Bien sur, le chercheur peut-être abusé par des similitudes et des coïncidences. Il ne faut pas pour autant cesser de mettre en accord la foi et l’intelligence, car le fossé de l’un à l’autre terme, c’est seulement celui de notre ignorance..
Alexis Arette


