Votre panier est actuellement vide !
Catégorie : Non classé
-
Cantique composé par Henri IV après la bataille d’Ivry (1594)
Reproduit par Justin Édouard Cénac-Moncaut, Histoire des peuples et des états pyrénéens, t. IV, 1873, pp. 207-210, en note.
(1) Le cantique fait en l’honneur de Dieu, par Henri de Bourbon, de ce nom très-chrétien, roi de France et de Navarre, après la bataille obtenue sur le ligueurs en la plaine d’Ivry, le 14 mars 1594, fut publié en 1594 par le libraire Guichard Jullieron, de Lyon, à la suite d’une relation de la bataille d’Ivry, format petit in-12.
Puisqu’il te plaist, Seigneur, d’une heureuse poursuite,Espandre libéral sur moy ton serviteurUn monde de bienfaits, et qu’ore en ma faveurTu as mis justement mes ennemis en fuite,Je ne veux me cacher sous un ingrat silence,Ou trop fier m’eslever en ma faible vertu ;Je veux dire que toy ce jour as combattu,Et rompu des meschants la superbe arrogance.Je chante ton honneur sous l’effet de mes armes,A ta juste grandeur je rapporte le tout :Car du commencement, du milieu, jusqu’au bout,Toy seul m’as guaranty au plus fort des allarmes.L’ennemy forceneur, appuyé sur son nombre,Se promettoit le gain du combat furieux.Enflé de trop d’orgueil pensait, victorieux,Mettre dessus mon chef un si mortel encombreRien que sang ne que meurtre en son camp ne résonne.Là l’Espagnol cruel, et l’avare Germain,L’Italien, le Suisse, et le lâche LorrainSe vantoient, insensés, de perdre ma couronne.Du plus haut de ton ciel regardant en la terre,Mesprisant leur audace, et de graves sourcisDesdaignant ces mutins, soudain tu les as misAu plus sanglant malheur que peut porter la guerre.Comme l’ours qui descend du haut de la montaigne,Estonne, furieux, le troupeau qui s’enfuit,Cette armée, par toy estonnée, produitLe semblable soudain en quittant la campaigne.J’ay vu l’estonnement, et ma troupe esbranlée,A demy l’a senty; mais alors, tout certain,De ton secours, Seigneur, j’ai suivi mon dessein,Et marchay courageux encore en la meslée.La victoire esbranlait, douteuse et incertaine;Certaine toutefois, elle tourne vers moy.Mes gens reprennent coeur et secourent leur roy,Renversant, coudoyant cette troupe inhumaine.L’heure à demi encor ne s’estoit avancée,Qu’avancé je me veis au-dessus des meschants,Et méprisant l’effort de leurs glaives tranchants,Je veis en ma fureur leur fureur renversée.Du coursier généreux la carrière plus viste,Tardive se trouvoit à tous ces gens fuyartsCourans espouvantés, rompus de toutes parts,J’ay la terre touché, en leur honteuse fuite.Le jour cesse plus tôt que la chasse ne cesse,Tout ce camp désolé ne se peut asseurer,Et à peine la nuit les laisse respirer,Car les miens courageux les poursuivent sans cesse.Là j’ai foulé l’orgueil de l’Espagne trop fière,Et au prix de son sang j’ai gravé, valeureux,Du tranchant coutelas sur son soldat psoureuxDe fuite et lascheté le lasche vitupère.L’Italie a sa part à cet honteux diffame,Le Wallon, le Lorrain y a perdu l’honneur,Le desloyal François y reçoit la terreur,Et tremblant, estonné, ma douceur il réclame.Mille et mille sont mors, et en cette poursuite,J’ay veu les grands effets de ton sainct jugement,Qui tarde quelques fois, mais plus violemment,Les meschants en ruyne enfin il précipite.C’est toi, Seigneur, qui as parachevé cest oeuvre,Cest oeuvre tout entier, ô mon Dieu, tu l’as fait;Tu tes servi de moy pour le rendre parfait,Et sur moy en cela ta bonté se descoeuvre.Humble, recognoissant tes bontés paternelles,Je loue ta grandeur, de tout ce qui est en moy,Et puis que je n’ay rien que je n’aye de toy,A toy rendre je doy ces graces solennelles.Seigneur, tu m’as donné la volonté très-bonne;De ne rester ingrat donne moy les effets :Car je veut tesmoigner les biens que tu m’as faits,Et faire que ton nom en ma France resonne.N’y le sceptre royal n’y la grandeur mondaine,De divers courtisans, n’y mes propres desseins,N’empêcheront jamais qu’au milieu de tes saintsJe ne chante toujours ta bonté souveraine.Je feray que ton nom très saint et admirableEn ma France sera sainctement honoré,Afin qu’estant de moy et des miens adoré,De plus en plus, Seigneur, tu nous sois favorable. -
Derrière les panneaux de Villeneuve-lès-Maguelone
Par Jean Lafitte
-
Marilis Orionaa : nouvel album avec Alexandre Laborde
La chanteuse béarnaise Marilis Orionaa prépare un nouvel album.
En voici un extrait en avant-première : Ecouter(pour en savoir plus : http://www.marilisorionaa.com/) -
Noël
Ma muse ce soir est absente !
Elle a fui ! Ce n’est pas souvent…
J’ai beau frapper au contrevent,
Rien ne répond à mon attente…Comment répondrais-je à ces voeux
Qui s’accumulent sur ma table ?
Ou trouver la formule aimable,
Lorsque le ciel se fait grincheux ?Mon coeur est plein..Ma tête est vide :
Sans ma muse je ne sens nu :
Je n’ai que des mots convenus
Qui font des phrases insipides…C’est ma faute je le conçois,
Si, me laissant dans la déveine,
Ma muse cour la prétentaine !
Comment ne compter que sur soi ?Oh, je sais bien la mécanique
D’aligner des mots cadencés,
Mais je ne les sent point danser,
Pour le discours ou la réplique !Voila pourquoi ma tête est lourde !
Et oui, le vide pèse aussi !
D’être pleine de mon souci,
Je la sens comme une cougourde !Vais-je me traîner jusqu’au chai
Pour chercher dans une bouteille,
Ce qui fait que l’on appareille,
Loin de l’ennui qu’on remâchait ?Mais non voyons, que je suis bête !
J’ai oublié que c’est Noël !
Jamais on ne vit rien de tel
Pour enchanter notre planète !Et déjà je ne sens moins sot :
Non, ma muse n’est pas volage :
Me devançant pour rendre hommage,
Elle est la-bas, près d’un berceau…Momas le 23 Décembre 2010
Alexis Arette -
Nadau
Û die négre de bén-plouy y d’aygue-nèu, rét. En se-n tournan de-s ha couya, Jusèp que coussirè, tougnut, cap y coth enas espalles. Qu’abè tabé croumpat ûe fougasse.
– « Qué hès ? Si hès coùrre lou machan téms, qu’as escadut, ci-m sémble.
– « O, que-m abi tirat plans ta ha drin de légne… En se desarrigan, û castagnè dou plèch que-m a hèyt càde dus poumès. Que y a de qué ha. Que créy que-m caleré telefouna ou escrìbe à la meteo enta que hè ha bèt. Sinoûs que bau aténde la lûe de Nadau. Qu’éy ta de oéy en oéyt. Lou téms que-s deberé arrebira. Ou lhèu tau Pay de Nadau ? E-m aberé entenut y escoutat ? »
– « Hû !… Menchide-t d’aquét, sustout au noùste àdye. En badén biélh, qu’éy badut abìlle. N’engaline méy que lous maynats, ou lous qui bòlen decha-s engalina. Que-s counténte de da au méy aysit y au méy pressat. Tè, que boulèm demanda-u, l’an passat, la mama y you, séngles youlhs de recàmbi, y, e sàbes ço qui-ns a dit ? Que nou hasè méy aquét artìcle. Lou moùnde que bàden toustém méy biélhs. Biélhs que-n y a de méy ana méy, que soun hère trops à l’at demanda, y nou-s y pot tapoc hourni-u ne prou, ci dits. You que créy, ta dìse la bertat, que n’éy pas tan rìche coum dìsen. Y ét tabé, enta-s acama, ne bat pas hère lèste : que-s hè carreya sus ûe trasse. Alabéts, ta nou pas ha yelous…
– « Que-ns goàrde au ménch boû estoumac, ci digou la mama en pausan la toupîe de la soupe sus la taule. Tè, serbéch-te, Jusèp. »
Garbure hèyte de frésc, dus hourrups de goudale – qu’éy passat lou téms de la goudale de doùdze hourrups, y que cau counta dap lous esbagats de las casquétes – chingarre nabe y oéus dap fougasse… y batalère en boune coumpanie. Que cau entertiéne lou cos enta que l’amne nou-s y abéye y que-s y demoùre. Au diàble lou machan téms, la légne à ha, y lous youlhs qui arrougagnen !
À miéy matî de Nadau que-m tumèy dap Jusèp ena pourtalade de la glèyse. Autalèu, y dap quin plasé, qu’ou héy ma noubèle : ûe arrehilhe, atendude ta cap d’an, qu’éy badude à miéye-noéyt ! Quin Nadau ! B’éy toustém Nadau tau qui n’éy ni trop biciat, ni trop tentat !
Jan de Sègues -
Cu d’an..
Amics, l’an qui s’en ba, n’èy pas la fî dou moundé !
Benalèyes, trebucs, patacs, en dap aboundé,
Autan coum s’en y bi, qu’en bederam toustem !
Toustem ta la yoentut, lou temps qu’èy û lè nobi,
E si boulem sauba lou moundé de l’ahobi,
Qué ba calé, drin mèy encoère que si hem !Las esteles s’an dit, qu’escribin sus la terre,
Lou destî d’û cadû dinqu’a l’ore darrère..
Mes entertan, qu’arpatéyam, que hèm pérém !
Per dus milles ans d’autés lugrâs qu’en se hèn sinné,
Mes tan se destraba, e que l’esprit e pinné,
Que ba calé drin mèy encoère que si hem !Dusquantes qu’an lou cap pergut de ninaroles !
Qu’an boulut apoupas a d’estranyés escoles,
Mes nous, d’aquere leyt de saume, nou-m boulém !
Que n’a heyt tripe-harts, mes bestis coum arrasclés !
E taus balha l ‘arsec de tourna badé masclés,
Qué ba calé drin mèy encoère que si hem !Certes, dous coumberti, qu’abém grane tentèri,
Mes pourta lou péguè tau clot dou cemitèri,
Chens que tourné praba, cau pas trop qu’èy rèbém !
Permou, taus apoudya, la bie qu’èy estréte,
E sounque soulamen ta la counserba dréte,
Que ba calé drin mèy encoère que si hem !Embiade :
Prince de las bertuts qui sabém las de case,
Ayudat-sé ta la ha balé per l’estrem !
Permou qu’en ta tira l’eslame de la brase,
Que ba calé drin mèy encoère que si hem !St Maixent – lou 17 dou mesMourt
Alexis Arette -
Au Nabeth Françoès !
Au Nabeth Françoès!Après le « Yan Petit qui dance », on pourrait demander à Alexis de nous distraire avec un François qui rit François qui pleure (si ce jour-là La Muse Mayrane est avec lui).Les propos de Françoès Vairon portent toutes les contradictions propres à ce fameux « centre mou » que personne n’arrive à situer sur l’échiquier politique. J’en ai compté ces derniers temps près d’une demi-douzaine! De quoi y perdre son latin et celui des autres!
Ainsi nous pouvons lire, « béarnisants », « occitanistes », « béarnais », « occitans ». On lit aussi que la « famille occitane » est « la famille des langues d’oc » (au pluriel! sic!) et que ce qui est transmis dans les calandretas c’est du Béarnais mais « sous le nom générique d’occitan » (dommage que ce ne soit pas remboursé par la Sécurité Sociale, alors que c’est prescrit par les Docteurs ès occitan) qui n’est pas « une langue artificielle ». Et côté artifice, le François il s’y connait, même s’il y a quelques temps que le feu semble éteint!Et il finit en digne successeur d’Henri IV, Lou Nouste Françoès se verrait bien en Maire de Pau (au minimum et par défaut), prenant un arrêté municipal pour mettre fin aux guerres de religion qu’il a lui même attisé en devenant l’un des parrains de ce fameux « opérateur régional « , l’Inoc (qui a un site internet en panne depuis des mois, sûrement un manque budgétaire…). Il en appelle à ses amis, mais lesquels?Alors s’il veut sauver « nos langues » (encore au pluriel?), il serait temps qu’il y retrouve son latin et sa musique; et qu’il abandonne le Se canti (générique) pour Aqueres Mountagnes (authentique).Mais je crains que pour lui, elles ne soient « tan hautes » qu’elles ne s’abaisheran pas! Le Gave de Pau n’est pas un nouveau Rubicon (en un seul mot!).Il est pas donné à tous les fils de Pau de devenir un jour Roi de France car côté génétique il ne peut y avoir aucun générique!Au Nouste Enric!
Eth Baretounés -
N’abéran pas, lou Biarn ni la Gascougne (chant)
Après la guerre de 70 fleurirent en France les chansons « de la revanche », dont la plupart forcaient quelque peu sur la « barbarie » Allemande..Je me souviens encore de ces titres car ces chansons furent chantées bien après la revanche de 14-18. Les plus sentimentales étaient certainement : « La ferme des Rosiers », et « C’est un oiseau qui vient de France » Mais celle qui fut d’ampleur Nationale car elle sonnait comme un défi, c’était : « Vous n’aurez pas l’Alsace et la lorraine, car malgré vous, nous resterons Français : Vous avez pu germaniser la plaine, mais notre coeur, vous ne l’aurez jamais ! ».Je me suis amusé ce matin a en reprendre le thème très librement. Avec une cadence qui pourrait se chanter sur le même air.Puplé Biarnés e puplés de Gascougne,,
Debienguts Frays, despuch mèy de mille ans,
Qué hém casau per abé bère pougne,
Au pugn de ha grane embeye aus gourmans !
Oey trachamans, mèy ignourens que crabes,
Tout en estan mèy hagars que pedoulhs,
Qu’an saunéyat d’en se hica las trabes,
Dap û parla qui nou baù qu’arrangoulhs !Repic : N’abéran pas, lou Biarn ni la Gascougne,
Permou toustem, qué seram en deban,
Si soun cascans, qué-s bouchén la bergougne,
Mes loegn d’ assi, Grand digne Dieù Biban !Arrebatiats, per l’escole estranyère,
Oun lous boutèn l’anèle au cap dou nas,
Pareils lous porcs bouats a la pélère,
Qu’an sounque au cap lou tésic d’arpasta-s…
Nous auts assi, que pourtam l’érétadyé
D’aquets balens qui saboun truca hort,
Quan l’estranyè boulou prené abantadyé,
En ta héri, e la Baque e lou For !Quan lous bedém, crucifica la Baque,
Sus ûe crouts, d’oun Diù ey espudit,
Sie si cau per l’agulhoû qui chaque
Mes lou parsâ que sera desgandit !
Sie Mespléde ou sie Lamourine,
N’èy pas Muret, ou sé caguèn dessus !
Ta nous subi la corne de Houchine,
Qu’anen aulhou t’a s’arraya la pus !Lou 9 Dou MesMourt.
Alexis Arette -
Lou temps de l’Aubos..
Segu que passerèy pucha que tout que passe..
E lheù chens a-t sabé, que souy presqué passat !
Qu’èy l’eschère souben qui reclame l’escasse,
E que m’an de pertout quan de cops pédassat !Ségu, permou dou malandrè, nou-n baù pas bisté,
Qu’en baù toutu, chens que m’estangué lou miscap !
E tout en han semblans de nou pas esta tristé,
Que hèy de bets passeys… au men hens lou mè cap…S’arribe, coum an dit, la sayesse dab l’adyé,
Que-m semble abé coumprés, per delà l’enlusioû,
Que lou temps d’exista, qu’èy lou d’apprentissadyé,
Mes que y’a drin mèy loegn l’assès de la maysoû..Qu’èy biscut per lou hoec d’oun l’estele s’abite,
Qu’èy biscut per l’aurey qui hè dansa l’ausèt,
Qu’èy biscut per la hount oun l’aygue s’esperlite,
E la terre qui da lou blat toustem nabèt..Qu’en s’an crucificats sus las quaté mabences,
Oun lou tribalh hè chic de place enta reba,
Enter las amistats e las mariboulences,
L’omi que s’esdebure… e nou sab goère oun ba …O ségu qu’èy bertat que nou y’a pas enyence,
Si nou s’abrasse pas lou Pay en dab la May !
Pucha qu’en s’an semiats, qu’èm lheù tabé semence ?
Mes qu’abém lou regrèt dou beroy mes de may..« Nou-t dèches pas yumpa per lou temps qui s’escape,
Coum la yoene maynade au truc de l’anyélus,
S’escapè, quan dou ceù lugreyabe la cape,
En te dechan au co quan de nuadyés blus… »« Au briù ,que t’a-s trempat lous pots, a la courrude,
Mes l’andade ou bebous deya loegn que s’en ba..
Qu’a-s alétat l’estiù sus ûe gorye nude,
Mes l’aram d’û moumen lou ben qué l’escouba… »Mes tout aco qu’esté ! Si nou-n sabém l’encaùse,
-La canille nou sab que sera parpalhaoù !-
E l’amou per moumens assi bach quan s’apause,
Si-n se trobe au sou grat, qu’en s’apoudye t’oun boù ! »« Anem! Prou de pensa ! l’aube que gouyateye! Desplegue-t bielh apè ! Segoutech-té lous os ! Hè semblans de nou pas esta lou qui s’abeye, Même si lou tou temps ey lou temps de l’aubos…
Lou 9 dou més mourt .
Alexis Arette -
Lou toupî de garbure
Digues dounc, Daunin?, si créy, que-t prepares encoère aquést? an ta prén? las aygu?s de Cauterés. Tout aco qu’éy beroy, més you, û cop de méy, que boy demoura tout soul pendén très semmanes. Be sàb?s que cau û baylet ta ha bìb? las garies e ha minya lous câs. Aquét tribalh que sera lou mé. Més ét-soubienès que nou sèy pas ha la cousine e que la toue soupe que-m ba ha rèyte tout aquét téms ? Escoute, abans de parti, digue-m quin hès enta escàd? aquét toupî de soupe qui m’agrade tan. Que bouleri saya.
« Cèrque-t û tros de papè e que-t boy dìs? quin as à ha. Que la te hès enta quàuqu?s dies.
Que prén?s û toupî dous grans, e que coumences per hica û pè de betèt déns l’aygue réde. Si n’as pas û pè de betèt, que pòd?s ha dab û yarrét, e sinoû û taloû de yamboû, û camayou. Que-y pòd?s hourni alirots e pates de guits, si t’en demoure de la darrère prebisioû. Puch que hès bouri au ménch ûe or?, que-y hiques très cébes talhucades e, au cap de miéye or?, las arrabes, puch û quart d’ore après, las poumes de tèrre. En seguin, lou caulet – e sàb?s, aquét frisat de Milan coum dìs?n – dab quoàt? habes si-n as, e lous pourréts, e las carrotes.
Que sales e que hiques drin de yèrbe prime, quàuqu?s hoélhes de laurè, très clabets de canèle. Puch que demoures û téms, que goustes s’éy prou salat e que hès bouri tout dous. Atau qu’aberas la soupe e drin de car ta minya. Enta la counserba dinque que sie acabade e ta nou pas la lecha pica, que la hès bouri tout die cinc minutes. Atau qu’aberas de qué t’aucupa e d’aci enla que pensaras drin à you. Nou t’en hasques, que tournarèy, e que la te tournarèy ha ».Denis GARUETLa marmite de soupe
Dis donc, Daunine, si je crois, tu te prépares encore cette année à aller en cure à Cauterets. Tout cela est bien, mais moi, une fois de plus, je vais rester tout seul pendant trois semaines. Je sais bien qu’il faut un domestique pour s’occuper des poules et faire manger les chiens. Ce travail sera le mien. Mais tu te souviens que je ne sais pas faire la cuisine et que ta soupe va me manquer tout ce temps. Ecoute, avant de partir, dis-moi comment tu fais pour réussir cette marmite de soupe que j’aime tant. Je vais essayer
« Cherche-toi un morceau de papier et je vais te dire comment tu dois faire. Tu dois te la faire pour quelques jours.
Tu prends une marmite, parmi les grandes, et tu commences par mettre un pied de veau dans l’eau froide. Si tu n’as pas un pied de veau, tu peux faire avec un jarret, et sinon un talon de jambon, ou l’os de jambon. Tu peux y ajouter des bouts d’ailes et des pates de canards, s’il t’en reste de la dernière provision. Puis tu fais bouillir au moins une heure, tu y mets trois oignons émincés et, après une demi-heure, les navets, puis un quart d’heure après, les pommes de terre. En suivant, le chou – tu sais ce frisé de Milan comme on l’appelle – avec quatre haricots si tu as, et les poireaux et les carottes.
Tu sales e tu mets un peu de thym, quelques feuilles de laurier, trois clous de girofles. Puis tu attends un moment, tu goûtes si cela est assez salé et tu fais bouillir tout doucement. Ainsi tu auras la soupe et un peu de viande pour manger. Pour la conserver jusqu’à ce qu’elle soit terminée et pour ne pas la laisser piqué, tu la fais bouillir tous les jours cinq minutes. Ainsi tu auras de quoi t’occuper et d’ici là tu penseras un peu à moi. Ne t’en fais pas, je reviendrai, et je t’en referai ».Edité par l’Institut Béarnais et Gascon
Reproduction interdite sans autorisation




